CELLES QUI TRINQUENT

PROJET CULTURE & SANTÉ

EXPOSITION EN IMMERSION SONORE

Crédit photo ALYSSE THOMÉ

 

L’alcoolisme est une maladie qui touche toutes les couches de notre société occidentale, véritable problème de santé publique, elle n’épargne personne et pourtant les alcooliques restent trop souvent stigmatisés ou paradoxalement ignorés dans leur affection.

 

Dans ce contexte empli de préjugés et de méconnaissance, la parole des alcooliques se fait rarement entendre ; notamment celle des femmes d’autant plus méprisées ou invisibilisées qu’elles sont des femmes.

 

 

Au commencement de Celles qui trinquent il y a le désir d’Aurélie Hubeau de rencontrer des femmes qui se battent contre l’alcoolisme.

 

Ces combattantes sont des patientes alcooliques et des soignantes en addictologie.

 

Le service d’addictologie du centre hospitalier Bélair de Charleville-Mézières devient le partenaire de ce projet, et ouvre ses portes de l’unité d’hospitalisation Michel Fontan et celles de l’hôpital de jour et centre médico-psychologique Marcel Méhaut pour que la rencontre ait lieu.

 


Crédit photo ALYSSE THOMÉ

Pour écouter la pièce sonore, cliquez sur le bouton en-dessous

DISTRIBUTION

Réalisation de Pierre Badaroux et Aurélie Hubeau

Avec les témoignages et les voix de

Anne-Marie, Brigitte, Sandra, Sophie et Sylvie

Et la voix de Aurélie Hubeau (textes M.Duras)

CELLES QUI TRINQUENT

a été présentée dans le IN du FMTM à Charleville-Mézières du 16 au 24 septembre 2023 au TIM de l'Institut International de la Marionnette.

L'exposition a accueilli

1 800 visiteuses et visiteurs.



 

Celles qui trinquent est un parcours composé de différentes étapes : des entretiens avec des femmes du service d’addictologie de Bélair, la réalisation d’une pièce sonore à partir de ces entretiens, des ateliers de modelage et la création de sculptures en argile avec des patientes, et la mise en œuvre d’une exposition.

 

 

Au printemps 2023, je commence l’enregistrement d’une série d’entretiens avec trois soignantes et quatre patientes. Ces rencontres donnent lieu à d’abondants échanges toujours éclairants et généreux, souvent personnels et poignants. J’apprends beaucoup avec les infirmières « addicto » sur leur métier, leur engagement, la maladie, les malades et les protocoles de soins. Avec les patientes j’entre dans la dépendance à l’alcool vue de l’intérieur, ses causes et ses conséquences personnelles, et les perspectives de soins propre à chacune. Ces femmes me livrent leur parcours de vie accidenté et douloureux avec une sincérité qui les honore et me bouleverse.

 

 

Au début de l’été, à partir de la vingtaine d’heures d’entretiens dont je dispose, je commence la création d’une pièce sonore. J’écoute, je prends des notes, j’écoute encore et encore et je dois faire des choix pour construire une narration fidèle à la valeur documentaire mais aussi révélatrice de la puissance dramatique et poétique de la parole collectée. In fine le matériau choisi est la série de témoignages des patientes. Avec le créateur sonore Pierre Badaroux, nous travaillons à construire un récit individuel et collectif en tissant patiemment les mots, les histoires, les voix de Anne-Marie, Sandra, Sophie et Sylvie. Marguerite Duras s’invite dans cette composition sonore et musicale et nous réalisons une pièce de trente minutes.

 

 

Durant l’été, je propose aux patientes, individuellement ou en petit groupe, des ateliers de création qui sont envisagés comme une expérience avec la matière : l’argile.

 

Au début il s’agît de découvrir cette terre malléable : la toucher, la caresser, la faire rouler entre ses doigts, y plonger les mains, la mettre en mouvement, en forme, sans apriori ni autre objectif que celui de l’éveil à la matière par les sensations.

 

Ensuite, un bloc d’argile devant elles, les yeux fermés pendant une demie heure, chaque femme modèle une représentation d’elle-même. L’objectif en confisquant la vue est de retirer le possible jugement intellectuel et paralysant qui en découle, et ainsi faire confiance au touché et aux sensations.

 

Puis, ouvrir les yeux, contempler la forme et ce qu’elle dégage.

 

Prendre le temps de retoucher, d’améliorer, d’emmener plus loin la sculpture.

 

 

C’est la fin de l’été, je crée une exposition, c’est une première pour moi.

Comment raconter notre expérience et faire entrer en dialogue les paroles et les sculptures ?

 

Par un dispositif d’écoute au casque de la pièce sonore, je propose au public une immersion dans l’œuvre pour que les voix des femmes qui la constituent résonnent dans l’intimité de chacun. L’espace est ici pensé comme celui du temps nécessaire à l’écoute et la contemplation.

 

Aurélie Hubeau

 

Méandres, 5 rue du gymnase, 08000 Charleville-Mézières, France

siret 801 833 450 000 27 - licence 2 - 1083744

meandres.cie@gmail.com